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Pendant toute la deuxième moitié du vingtième siècle, et sans doute avant, il y a eu sur notre commune une tradition de culture maraîchère dont les produits étaient essentiellement écoulés le jeudi matin, sur le marché d’Excideuil. Dans les années 50-60, et pas seulement en été, on s’y bousculait.

Beaucoup de petits producteurs venaient  proposer leurs marchandises aux “régatiers” qui avaient leur QG entre l’église, la maison du notaire et la rue qui descend vers l’arrière de la poste. Les anciens se souviennent de MM Beyneix de Saint-Yrieix, Simon de Périgueux et des frères Colombier de Miallet. Le plus jeune, Maurice Colombier tenait une boucherie, rue Limogeanne à Périgueux.
A Excideuil, ils achetaient des lapins, des volailles, des oeufs, des foies gras sans vitrine réfrigérée et des girolles par pleines “respes”. Ce système faisait que l’argent liquide gagné sur le marché y était aussi dépensé en bonne partie.

Plusieurs Clermontois tenaient des bancs de légumes tous les jeudis, sur la place, entre l’église et la fontaine : les Latour de la Font, les Ranouilh, Marguerite Roux et bien sûr les Gaume qui ne cesseront leur activité qu’en 2006.


 
Daniel Gaume a débuté dans la culture maraîchère auprès de Mme Vallade, après la guerre. Cette habitante du bourg “faisait” les pommes de terre primeurs et les choux-fleurs successivement sur le même emplacement. Un marchand de Saint-Yrieix, nommé Laporte, venait s’approvisionner. Après cet emploi de domestique, il a acheté une camionnette pour vendre des légumes en tournée et s’est mis à cultiver pour son compte, avec Marie, son épouse, aux Thières d’abord puis à Javerzac.

Les Gaume produisaient tous les légumes “de l’époque” c’est à dire qu’ils ne cultivaient ni courgettes, ni aubergines (pratiquement inconnues ici avant 1970), ni les poivrons (arrivés vers 1980). Par contre, ils produisaient plusieurs espèces de navets et de raves, des rutabagas, des céleris (branches et boules), tous les légumes pour soupes, des concombres, des salades, des petits pois, des fèves, des haricots verts et Soissons en grande quantité.
Le chou-fleur étant très à la mode, il en existait beaucoup de variétés, d’automne, de printemps, d’été... Daniel se souvient en avoir planté 7000 une année. Par contre, les Gaume ne vendaient ni asperges, ni artichauds. L’ail était gris et petit, les tomates  uniquement “de Marmande” ou “Saint-Pierre”.



Les salsifis (vendus en bottes comme les carottes et les blèdes) étaient très demandés bien que leur épluchage tâche les mains. Les bonnes clientes commandaient d’un jeudi pour l’autre un délice de gourmet : les boutons de scorsonnère. Marie les cachait pour ne pas faire d’envieuses ! Par contre, on donnait volontiers l’oseille, le persil et les fines herbes.

On vendait aussi sur le marché des framboises, des groseilles par kilo pour faire la gelée et même des grains de cassis. Et bien sûr, en hiver, les châtaignes blanchies qui étaient une spécialité de Clermont .

Toutes ces marchandises étaient pesées au “crochet”. Un employé du service des poids et mesures venait encore dans les années 70 à Clermont pour contrôler et poinçonner les balances romaines une fois par an.
Les graines s’achetaient par correspondance (catalogues Fabre, Vilmorin, Clause...). A Javerzac, la culture des légumes, même produits en quantité, était pratiquement “bio”, avec essentiellement du fumier de vache comme engrais et de la bouillie bordelaise.

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