Notre club recevait ce samedi leurs amis du secteur des Truffiers de Générations Mouvement à l'occasion du concours annuel de dictée. Le programme prévoyait pour ceux qui ne voulaient pas se confronter aux difficultés de la langue française, une visite des ateliers Houcke, fabricant de chaussures à Excideuil. L'accueil y fut très cordial, et la matinée bien remplie.

La soixantaine de participants à cette journée se retrouvèrent à midi pour applaudir le palmarès du concours et savourer la délicieuse paella concoctée par le traiteur montignacois Paco ("Paco Paella"), qui ne fit que confirmer son excellente réputation. Dès le dessert le groupe folklorique Los Sent Germain dau Périgord anima l'après-midi en dansant et faisant danser les convives.

La dictée portait sur le thème annoncé la Musique et la danse. Le texte parsemé d'écueils à éviter, permit de sélectionner les meilleurs, en l'occurrence les meilleures : La championne est Chantal JEANNEY de Négrondes, les deux suivantes ex-aequo sont Marie-Aude COMBEAU de Négrondes et Michèle NICOT du Change.

Voici le texte de la dictée pour ceux que cet exercice intéresse. A moins de dix fautes on s'en tire honorablement.

Rêverie classique

«Dépêchez-vous Mesdemoiselles, préparez-vous à entrer en scène » chuchote une voix dans les coulisses. L’orchestre symphonique vient en effet de cesser de murmurer et a entrepris un scherzo suivi d’accents plus martiaux : c’est le signal de l’imminent lever de rideau.

         Renonçant à la détente qu’ils se sont accordée, les petits rats de l’opéra disciplinés s’alignent en rectifiant une dernière fois leur joli diadème dans leurs cheveux. Un froufrou de soie dû à leurs chaussons qui piétinent et à leurs tutus qui se frôlent, ajoute à la grâce de ces petites filles qui s’apprêtent à ouvrir le ballet.

         Quelques petits sauts et voici la cohorte bleu ciel sous les feux de la rampe et les yeux émerveillés des spectateurs que la révélation du décor a déjà ébahis. Au rythme d’une barcarolle, les jeunes ballerines, bras tendus, balancent des bouquets de pâquerettes et de myosotis. Quand la danseuse étoile surgit soudain sur un coup de cymbale et des arpèges dégoulinant de la harpe, elles prennent la pose : les yeux, les attitudes, les sourires des fillettes se sont figés en une contemplation étudiée des entrechats, tournoiements, bondissements aériens, et autres évolutions gracieuses de leur idole, de celle que toutes ont rêvé de devenir un jour. Quant à l’arrivée du prince charmant, qui, dans son justaucorps cintré, vient recueillir la sylphide tombant en pâmoison au terme d’un ultime tourbillon, elle est perçue dans leur touchante naïveté comme l’apparition d’un dieu vivant.

         Quels qu’aient été les souffrances endurées, les efforts consentis lors des entraînements et des répétitions, quelle que soit à cet instant l’attention qu’elles portent à leur posture ou à la synchronisation de leurs mouvements, ces enfants fascinées vivent un de ces moments magiques où  leurs rêves nourris de contes de fées s’immiscent et prennent corps dans la réalité.